7 mai 2016

Jour 7 - Monument Valley - Lake Powell. La magie du sable rouge.

Hier, avant de se coucher sous l'incroyable voûte étoilée de la Monument Valley, on a programmé le réveil pour 5h du matin, heure à laquelle le soleil est censé se lever. On n'est pas du matin, mais pas question de rater un lever de soleil sur un panorama aussi splendide !
De mon côté, je dors comme un bébé. Heureusement que Mehmet, lui, est réveillé par une envie pressante, parce qu'il revient à la tente vers 4h30 en me disant que le soleil avait déjà commencé à se lever et que je devais me lever si je voulais voir la suite. Ouf, on a failli le manquer ! (Comme bon nombre de dormeurs, d'ailleurs.)
Depuis la tente la vue est superbe mais, en remontant vers le parking, on a un meilleur panorama. Alors je prends mon courage à deux mains, j'enfile mon unique gros pull (il y a du vent et l'orage d'hier a bien fait baisser la température), et je sors admirer le point de vue.
Je vais laisser les images parler, en ne vous disant qu'une seule chose : ça valait carrément la peine de faire un effort.




Mehmet, éblouissant !

C'est bô, hein ? 
Mais on est quand même un peu fatigués, alors, une fois le soleil levé, on décide de se recoucher pour terminer la nuit. Le second réveil, bien que plus tardif, est tout aussi agréable que le premier.




Encore un peu groggys, on traîne un peu, on prend le temps de se préparer et de plier la tente, pleine de sable rouge. On en récupère d'ailleurs dans une bouteille en souvenir. Depuis notre emplacement, on voit les voitures partir pour la visite et on est un peu inquiets : le chemin est encore gorgé d'eau et elles reviennent toutes badigeonnées de boue rouge jusqu'au plafond. Or, notre voiture de location a beau être canon, elle n'est pas très haute sur pattes et on a un peu peur de rester coincés quelque part. En même temps, payer 25 $ pour être parqués à l'arrière d'un 4x4 et nous arrêter seulement quand le guide l'a demandé, ça nous botte moyen. 
Habitués à l'ouverture d'esprit des gens et à leur facilité à discuter, on finit par demander à un couple de Français qui en revient s'ils pensent qu'on peut le faire avec notre voiture. La femme nous regarde comme si on s'apprêtait à lui voler sa voiture, et ça nous rappelle un instant (avec un pincement au coeur) qu'en France tout le monde n'est pas aussi communicatif. Heureusement, le mari, lui, semble plus sympathique, et il finit par nous dire qu'on risque de galérer un peu, mais qu'il pense que c'est faisable. Well... Let's go !
La balade est censée durer environ deux heures, et forme une boucle avec un certain nombre de points de vue (une quinzaine, d'après mes souvenirs.) On est aussi censés avoir reçu une carte à notre arrivée sauf que, n'ayant vu personne, on n'en a pas eu, et donc on se débrouille sans (sans trop de mal). 
Au départ, ça descend sec ; sur le terrain boueux, on n'est pas très rassurés. Finalement, on arrive en bas sans trop de mal. 
On se retrouve plongés au coeur d'un décor de film qu'on a vu mille fois, sans jamais appréhender la majesté des lieux. On découvre d'abord d'un peu plus près le paysage qu'on a admiré depuis la tente, sous la chaleur écrasante du soleil de midi.

Bienvenue au pays des cow boys !

La route serpente, à plat, entre ces énormes blocs de roche qui semblent posés là presque par erreur, par pur caprice. Les couleurs à elles seules suffisent à nous couper du reste du monde, et nous sommes heureux de ne pas croiser 50 touristes à la minute pour pouvoir profiter pleinement de ce paysage à couper le souffle. Au lieu des deux heures prévues dans les guides, je pense qu'on y passe facilement le double, sans voir le temps passer.
On prend le temps de s'arrêter un peu partout pour ne rien manquer. 

Pas les trois soeurs, en tout cas, qui montent la garde à l'entrée du site.


Ni l'éléphant, même si on a mis longtemps à le dénicher !

Et surtout pas le chameau et sa caravane.

Le point le plus touristique est situé un peu avant la moitié du parcours, et présente un magnifique panorama sur une bonne partie de la vallée. C'est aussi un départ pour une balade à cheval (qui m'aurait bien plu !), et j'en profite pour faire une photo façon cowboy.

J'avoue, j'ai caché la pancarte "15 $ pour prendre une photo sur le cheval, on accepte les cartes de crédit".
Ca casse un peu l'ambiance.
... et aussi pour jouer avec le mode panoramique de l'appareil photo.

Wow

Ensuite, en vrac, on apporte nos petites pierres à celles du "artist point"...



... puis Mehmet essaie d'en mettre une un peu plus grosse sur le tas, mais décide de la laisser à sa place...



... pendant que je fais semblant de pouvoir escalader un gros caillou, juste parce que c'est trop cool.



Rapidement, pourtant, le chemin devient boueux, avec des gros trous plein d'eau gadouyeuse (certes rouge et très jolie), et heureusement que Mehmet est bon conducteur parce qu'on est passés plusieurs fois à deux doigts de rester coincés ou de devoir faire demi-tour en manquant le reste de la balade.
Un petit aperçu en vidéo (qui tremble, désolée, je suis pas terrible comme cameraman...) pour vous donner une idée du terrain !





Nous sommes donc un peu stressés pendant cette visite et, en même temps, nous avons l'impression que les paysages qu'on va voir se méritent. Avec une route goudronnée, cela aurait été nettement plus simple mais cela aurait perdu une grande partie de son charme... C'est justement au bout de ce chemin particulièrement difficile d'accès qu'on trouve un des plus beaux panoramas de la visite : rainbow point, nommé ainsi pour le dégradé de couleurs qu'on peut y trouver. Mon gros coup de coeur de la visite, alors toutes mes excuses pour la demi-tonne de photos qui va suivre :)

En perspective

En panoramique
En amoureux

En jeux de lumière

En l'air

Comme ça commence à dégénérer, on finit par retourner dans la voiture, le coeur comme un peu plus léger. C'est la fin de la boucle ; le temps de dire adieu à ces merveilles et de négocier quelques trous boueux (et de craindre de ne jamais pouvoir remonter au parking !), et nous voilà prêts à quitter la vallée, un peu plus heureux et beaucoup plus rouges (surtout la voiture).
Nous avons deux heures de route environ (la même route toute droite de la veille) pour arriver au camping, situé sur la rive du Lac Powell - retour, donc, du côté du Grand Canyon, en montant vers le Nord. 

Vroum !

On y parvient en fin de journée. D'emblée, on est un peu déçus par notre emplacement : la pub promettait une tente juste au bord du lac mais, en réalité, on est plus haut, les emplacements sur la plage étant réservés aux camping-cars de la marina. 
Cela dit, après avoir monté la tente, on doit bien reconnaître que la vue a oublié d'être moche, et on se console en regardant un superbe coucher de soleil sur le lac en grignotant notre dîner.


O.K... Y'a pire.

Mais je n'avais pas choisi ce camping seulement pour la vue : encore une fois, il appartient à un hôtel de luxe, à cinq minutes de là, et nous donne accès à sa piscine, son Spa et son Jacuzzi. Après trois nuits de camping et pas mal de route, je m'étais dit qu'on serait bien contents d'en profiter pour se rafraîchir - et que ça ferait du bien à ma cheville.
On reprend donc la voiture pour nous garer sur le parking d'un énorme hôtel avec que des gens très chics. En fait de piscine, il y en a deux, en extérieur, éclairées par des braseros. L'espace Jacuzzi est dehors, lui aussi, juste à côté. Quel délice de s'y plonger, et de nous accorder une petite pause bien-être entre ces aventures ! Rester dans une eau chaude bouillonnante en regardant les étoiles au-dessus de nous, puis nous sécher auprès du brasero, est un vrai régal. Il y a un peu de monde au début mais, comme on arrive tard, on est vite tranquilles. 
Je me fais encore avoir en entrant "par mégarde" dans la discussion d'un couple de français qui trouvaient l'eau des douches froides (on me regarde comme si j'étais une extra-terrestre). C'est que j'ai perdu l'habitude de faire semblant que les autres n'existent pas, moi ! :)
Et puis, après de longues heures à barboter, on finit la soirée près d'un brasero, où on trouve un autre couple de Français qui viennent du camping. Eux sont plus aimables, et on se met rapidement à discuter. Ils font le même parcours que nous, mais en sens inverse, alors on s'échange des tuyaux pour les prochaines journées. J'en profite pour demander si ce que je compte faire le lendemain est accessible si on marche mal, parce que j'ai vu que le terrain était accidenté - ils me rassurent, tout en me disant que ce serait sans doute un peu difficile, mais que ça en vaut la peine.
Le personnel vient nous dire qu'il doit partir, mais qu'on peut rester encore un peu si on veut ; ils nous montrent comment éteindre le brasero quand on aura terminé. L'ambiance est calme, agréable, parfaite pour continuer à se détendre.
Autant vous dire qu'après ça, on a dormi comme des bébés !

Pause bon plan : le Wawheap campground, à environ 15 min de Page (la grande ville proche du Lac Powell et d'Antelope Canyon, nos deux points d'intérêts de la prochaine journée), est plus touristique que les précédents mais pas désagréable. Les emplacements sont grands et assez espacés, les sanitaires en durs pas très loin. Attention, les douches sont payantes et à l'entrée du camping. Le prix est de 20 $ la nuit.
Bon à savoir : on a accès à l'espace bien-être de l'hôtel de luxe de la marina (et même à la salle fitness, mais on n'a pas essayé). 

A demain !



PS : au passage, vous aurez peut-être remarqué que je ne porte ni attelle ni béquilles sur les photos. Hé bien, croyez-le ou non, mais la cheville m'a laissée en paix tout le temps qu'a duré notre séjour à la Monument Valley, lorsque je marchais dans ce sable rouge unique au monde. J'ai même une preuve !





Une vraie bouffée de liberté pour une journée au pays des Navajos, qui donne à mes souvenirs un petit quelque chose en plus, comme une parenthèse magique. Peut-être que là-bas, pendant quelques heures, j'ai trouvé le hozho ; cette harmonie du corps et de l'esprit qui, selon les Navajos, permet de rester en bonne santé ? :)

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