17 févr. 2016

Jour 4 - Los Angeles - Kingman. Bienvenue sur la route 66 !

Cette fois, ça y est ! On va quitter le littoral pour s'enfoncer dans le désert ! On m'a annoncé une route longue et ennuyeuse, pourtant je suis surexcitée à l'idée de voir des paysages si différents de ce que je connais. Aujourd'hui, on va prendre la légendaire route 66 (ou ce qu'il en reste)...
On a environ cinq heures de route et quelques arrêts à visiter. A priori, ce ne sera pas la partie la plus intéressante du voyage, mais elle nous rapproche du Grand Canyon (J - 1 !). 

On doit traverser Los Angeles d'est en ouest (par l'autoroute), donc on attend 9h30 avant de partir, histoire d'éviter les bouchons un maximum. On en profite pour discuter un peu avec notre hôte, qu'on a peu vu pendant le reste du séjour. Lui est Indien est est arrivé à LA il y a six mois (ça explique qu'il ait le même accent que Radj dans Big Bang Theory ! ^^), il nous raconte combien il a eu du mal à s'adapter à la conduite ici et nous explique que ce sont les ratons laveurs qui ont soulevé la pelouse dans le jardin : ils cherchent les vers en-dessous, toutes les nuits.
Sa copine bosse dans le marketing, on ne l'a pas croisée parce qu'elle travaille très tard.
On le remercie pour l'accueil, pour la lessive qu'on a pu faire chez lui et les blocs de glace conservés dans le congélo, on lui dit que sa maison est très agréable et qu'on la recommandera (je vous la recommande !), et on rembarque nos affaires, auxquelles on rajoute une tonne de bouteilles d'eau.
Prêts ? C'est parti !

Il nous faut des heures pour quitter LA. On traverse la ville, à 110km/h que l'autoroute, pendant près de 3h, avant que la densité des maisons diminue. Je vous laisse faire le calcul. LA, c'est grand !
Et puis, tout à coup, plus rien. Quelques bâtiments épars à droite à gauche, qui disparaissent bientôt à leur tour. Il ne reste plus que la route droite, interminable, et le désert de chaque côté.




Et c'est beau ! On est très loin du paysage monotone, morne et sans fin qui était décrit sur les forums : c'est vivant, on découvre une nouvelle facette du désert à chaque nouveau regard, et on est bien contents que la route soit toute droite pour pouvoir regarder le paysage...
En arpentant le trajet qu'empruntait la route 66 (mais dont il ne reste que quelques tronçons tronqués), on se dit que ça devait être une sacrée aventure, à l'époque. Il n'y a rien, vraiment rien, et le thermomètre de la voiture n'arrête pas de grimper...

Environ une heure après avoir quitté LA, on arrive à Barstow, la seule "ville" des environs. Quand je dis "ville", ça veut dire qu'il y a 4 fastfood, des habitations qui menacent de tomber en ruines, et c'est tout. On s'arrête pour faire le plein (rituel quasi quotidien), et pour déjeuner. Le thermomètre annonce 107 °F... soit un peu plus de 41 °C. En sortant la tête de la voiture, c'est simple : on a l'impression de rentrer dans un four. On voulait du désert, on l'a !
C'est étouffant, mais encore supportable, parce que l'air est sec. Cela dit, on se réfugie assez vite à la clim :)

Après cette petite pause, direction Calico, la ville fantôme, juste à côté. La route pour s'y rendre est assez flippante (pas un chat...), mais ça en vaut la peine !


Ambiance far west garantie !



L'entrée est payante (8$ par adulte), et on laisse sa voiture au parking. Ensuite... Hé bien, il faut être prêt à marcher. C'est plus grand que ça en a l'air à première vue, ça monte, il y a des escaliers et le sol sablonneux n'est pas idéal pour les béquilles. Et dois-je vous rappeler à quel point il fait chaud ? 
Bref, c'était assez éprouvant, mais très intéressant si on n'a encore jamais vu ce genre de ville, comme c'est notre cas. L'extérieur est superbe, on s'y croit vraiment, et les touristes restent assez peu nombreux. Bon, par contre, quand on rentre dans les baraques... On a droit à une boutique à chaque fois. La totalité des 8 habitants (!) de la ville est là pour vendre quelque chose - il faut bien vivre, mais ça casse un peu l'ambiance fantôme. Cela dit, il faut reconnaître que les boutiques sont jolies.



La classe, non ? ^^
Je n'ai vu qu'après qu'il fallait payer 1$ pour prendre une photo avec un chapeau... Oups !


On peut prendre un petit train, rechercher de l'or dans une rivière ou visiter la mine, mais il faut payer en plus. On choisit la mine (4$), il paraît qu'il y fait un peu plus frais. C'est vrai, d'ailleurs ! Et la visite est intéressante, avec une explication sur les différentes roches au début, puis des reconstitutions de scènes de vie. Bon, ça casse pas trois pattes à un canard et les "quelques marches" dont m'avait parlé le monsieur à l'entrée sont bien plus nombreuses que prévu... Mais on s'amuse bien quand même.


Notre chouchou : le mineur asiatique, pour aller avec le "chinatown" qu'on a vu à côté
(un chaudron qui servait de bain, et une baraque où on collait tous les asiatiques). 



Et puis, à la sortie, on a une super vue sur toute la ville, et ça valait le coup d'oeil. Je laisse Mehmet monter encore pour prendre des belles photos, pendant que je me repose après cette ascension éprouvante.

Bon... les clims sur le toit cassent un peu l'ambiance, je vous l'accorde.



Ensuite, direction le glacier ! On tente de se rafraîchir par tous les moyens, hein. Les habitants nous disent qu'il fait rarement aussi chaud que ce jour-là, parce que le temps est lourd et sent l'orage (ils n'auront pas tort). 
On se balade encore un peu pour prendre la pose sur des trucs d'époque...





(Même pas honte)


Celle-là, je ne pouvais pas passer à côté !

... On se marre avec les 25 cents les moins bien dépensés de notre voyage pour regarder la danse du mineur momifié...




Et puis, c'est reparti ! On a encore une ville à visiter avant notre arrêt du soir, et pas mal de route.
Les heures se suivent et ne se ressemblent pas : on croise des véhicules militaires, des montagnes, des plaines à perte de vue.
Oh, et des mini-tornades de sable, aussi. Comme ça, pour le fun ! (C'est cadeau.)




Enfin, on arrive à Needles, censée être une ville encore en activité, symbole de la route 66. Verdict : elle nous paraît nettement plus fantôme que la ville fantôme. La ville est morte, tout tombe en ruines, à part les inévitables fastfood qui font quand même flipper.



Heureusement, il y a des jolies peintures sur les murs pour nous dire qu'on est bon endroit (je force même Mehmet a faire deux fois le tour de la ville pour avoir le Snoopy en photo, parce qu'il a pas voulu s'arrêter la première fois. Snoopy, quoi !). 




Bon, vous l'aurez deviné : on ne s'attarde pas. Direction : Kingman, notre point de chute pour la nuit... et la ville dont Cars s'est inspiré pour créer Radiatorsprings ! Wouhou !
Là encore, les forums nous promettaient un arrêt morne dont on serait contents de repartir, mais la surprise est au rendez-vous. D'abord, le motel, bien que kitsch et le long de l'unique route de Kingman où sont tous les autres motels, est propre et confortable, et j'avoue que je ne m'attendais pas à tant. 





On pose rapidement les bagages, et on file à la piscine pour nous rafraîchir après une longue journée. J'en profite pour faire quelques exercices de balnéo, et on regarde un beau coucher de soleil en pataugeant. Et puis d'autres clients nous rejoignent, une famille qui a l'air de bien s'amuser et avec qui on finit par discuter... tant et si bien qu'on décide de se retrouver au Dinner du coin pour dîner tous ensemble !

Ils sont texans, ils ont décidé la veille de partir sur un coup de tête, on fait rentrer les bagages dans leur voiture, se sont entassés dedans et on fait 18h de route d'une traite pour voir le Grand Canyon le lendemain. On accroche tout de suite ! On parle des différentes expressions qui sont étranges pour ceux qui les apprennent (ils n'ont pas su me dire pourquoi, chez eux, il pleut des chiens et des chats et pas des cordes...), on confronte des modes de vie très différents, on mesure ce qui nous sépare tout en étant heureux de pouvoir en parler ensemble.
La soirée, qui promettait d'être banale, est un fabuleux moment qui se finit par une invitation enthousiaste à un futur voyage au Texas (pour voir leurs chevaux !), un envoi de roman en anglais parce que l'un de nos nouveaux amis écrit de la SF, et des souvenirs qu'on n'est pas prêts d'oublier. 

Une énorme bise à eux !


Celle-là, c'est pour montrer qu'on était dans un dinner à la Supernatural !
Même si, hum, la bouffe laissait à désirer. C'est... gras.
Et voilà pour cette première riche journée au far west ! Demain, on visite le musée de Kingman, et direction le Grand Canyon !

Hébergement
Motel Knights Inn de Kingman
Environ 38 $ la nuit
Piscine, wifi et petit déjeuner inclus.



2 févr. 2016

Jour 3 - Los Angeles. Une journée chez les stars, de Beverly Hills à Santa Monica...

Pour cette journée complète sur LA, nous avions hésité entre les studios Universal ou la visite de la ville ; notre porte-monnaie nous a finalement fait opter pour la visite de la ville mais, si vous en avez l'occasion, foncez aux studios, tout le monde est unanime à leur sujet !

Autant le dire tout de suite, cette journée n'est pas la meilleure de notre voyage. 
Le burger d'hier soir est mal passé et je me sens nauséeuse, si bien que je peux encore moins bouger que d'habitude - c'est dire !
Heureusement pour moi, Los Angeles est une ville qui se visite en voiture, aussi le programme n'en sera pas trop bouleversé ; en revanche, je n'en ai pas vraiment profité.
Après une matinée détente à l'appart, où on profite du salon de jardin de nos hôtes pour prendre un petit déjeuner ensoleillé (et constater les dégâts des ratons laveurs sur leur pelouse !), on part en fin de matinée, direction Beverly Hills, histoire de découvrir un peu le quartier des stars. Bon, on était un peu à l'arrache et on n'avait pas de carte qui indique les maisons de bidule et machin, mais on s'en fichait un peu, on était plus intéressés par les jolies maisons que par leurs propriétaires. Au final, le quartier est sympa mais il y a des grandes haies devant toutes les maisons, donc on ne voit pas grand-chose. Le petit tour en voiture dans le quartier huppé est quand même agréable, on s'éloigne un peu des grosses routes et des embouteillages... même si chaque parcelle est tellement grande que, là aussi, n'espérez pas visiter à pied, sauf si vous être prêts à faire une randonnée : il faut déjà pas mal marcher pour passer d'un portail à l'autre !


La photo n'est pas de nous, on a oublié d'en prendre ^^


A propos de circulation, c'était notre plus grande crainte à LA : passer la journée dans les bouchons. Depuis le début du voyage, dès qu'on mentionne la ville, les habitants du coin nous répondent : "Oh là là ! C'est la pire ville au monde pour les bouchons !". On a déjà expérimenté un peu à San Francisco, mais on a un peu peur de se retrouver coincés des heures sans avancer... Au final, pas du tout ! Je veux dire, il y a du monde et c'est très dense, mais ça circule toujours, et à part quelques exceptions les usagers sont beaucoup plus calmes que dans nos bouchons : chacun suit sa file tranquillement, sans slalomer pour avancer un peu ou donner des gros coups d'accélération et de frein de temps en temps. C'est donc beaucoup plus confortable d'être dans un bouchon à LA qu'à Paris, par exemple.
Faut dire que les sept voies aident ! 
Une astuce (valable aussi à SF) : la "car pool line", réservée aux voitures qui comportent 2 passagers ou plus en heures de pointe, circule toujours un peu mieux.
Par contre, vous avez intérêt à anticiper les changements de direction...
- Euh, le GPS dit de sortir à droite dans 800 m.
*Coup d'oeil sur les six longues files de voiture ininterrompues à notre droite.*
*Changement de file n°1*
- 300 m...
*Coup d'oeil à droite.*
- C'est quoi la sortie suivante ?
Attention, on peut aussi sortir à gauche, aux USA, selon la direction voulue.


Juste pour vous donner une idée...

Après quelques déboires lorsque nous retrouvons les grosses avenues de la ville, donc, on décide d'aller voir le "Hollywood sign" de près, pour faire comme dans les films. Je rentre l'adresse que j'ai trouvée sur le net dans le GPS, on suit la direction demandée, on monte dans une colline, on zigzague entre les maisons... On sait qu'on ne pourra pas aller au pied parce que les lettres géantes sont sur un domaine réservé (le réservoir d'eau de la ville, en fait), mais on voudrait bien les voir de plus près quand même. Finalement, on arrive à un parking tout en haut de la colline. Je m'attendais à voir des gros panneaux touristiques, mais rien... Bon, on croise quand même un car pour touristes. On doit être au bon endroit !


Coucou !

On s'engage sur un chemin piéton (difficilement pour ma part, entre les béquilles et la nausée, le soleil ne me fait pas du bien), on demande notre route à une femme qui nettoie le parc... Elle nous répond en portugais et fait des grands signes pour dire qu'elle ne comprend pas. Qu'à cela ne tienne, on demande au passant suivant d'où on peut voir le fameux "sign". Il nous regarde un peu bizarrement, nous explique qu'en descendant un peu le chemin on pourra le voir, mais que c'est un peu loin (coup d'oeil appuyé à mes béquilles). Je prends mon courage à deux mains et tente quand même ma chance, en me disant que je ferai demi-tour si ça devient trop chaotique. Le chemin est praticable, et nous ne mettons pas longtemps à obtenir un point de vue sur les signes... Mais, là, on comprend ce que le monsieur a voulu dire par "loin" !


Si vous plissez les yeux, je suis sûre que vous les verrez !


On n'est pas du tout sur la bonne colline, en fait, et on ne voit les fameuses lettres qu'en tout petit, de très loin. Heureusement, il y a un point de vue imprenable sur la ville, qui rattrape un peu cette mésaventure !





On reste un peu à regarder ; Mehmet escalade pour voir de plus haut, et on découvre que nous sommes dans le repère de tous les joggers de la ville. Il en vient de tous les styles, du coureur pro au coureur du dimanche, avec des accessoires plus fous les uns que les autres. C'est assez amusant à regarder !

Mais il fait vraiment chaud et je commence à me sentir mal, donc on ne s'attarde pas trop, pour retrouver la clim bienveillante de la voiture. Cette fois, direction : Santa Monica Beach ! On doit longer toute la partie ouest de la ville. Les autres plages avaient l'air bien aussi, mais la ville est tellement grande que ça nous demanderait des heures de route... Donc, on prend la plus proche. On tourne un peu pour se garer : difficile de trouver son compte entre les rues où on ne peut se garer que pendant un court créneau horaire en semaine, d'autres seulement après le coucher du soleil, d'autres seulement avant le coucher du soleil... On finit par trouver un parking où on peut se garer seulement une heure et jusqu'au coucher du soleil ; Mehmet retournera payer une 2e heure un peu plus tard, puis trouvera une place hors du parking, parce qu'on a bien envie de le voir se coucher, ce soleil !





La plage est une vraie bouffée d'air frais après la chaleur de la ville : elle est propre, calme et magnifique. Pile comme dans les films, once again ! C'est mon meilleur souvenir de LA, et de loin. 



On observe un parachutiste avec un parachute en forme de smiley se faire promener au-dessus de l'eau, on profite du bruit des vagues, et on a même droit à une intervention de secouristes en direct (une femme a fait un léger malaise, et au moins 5 voitures ont débarqué les unes après les autres pour vérifier que tout allait bien). 



Le coucher de soleil est splendide... De quoi terminer agréablement une journée un peu éprouvante !

C'est vraiment un beau moment, dont on profite un maximum, sachant que dès demain on s'enfoncera dans les terres désertiques... le thermomètre va grimper.

Ce calme, ces couleurs...

On se croirait dans Alerte à Malibu !

Imaginez le ressac de la mer en fond sonore... <3

On rentre donc de nuit, je ne sais plus bien ce qu'on mange pour le dîner - moi probablement pas grand-chose... - et on retourne se coucher pour une dernière nuit à LA. Demain, direction le far west ! Enfin !