Enfin, pas tout à fait... parce qu'avant ça, il faut arriver jusqu'à l'aéroport avec nos énormes valises, passer les formalités, et embarquer. C'est déjà compliqué en temps normal, mais avec des béquilles... bonjour la galère !
Pour limiter les ennuis dans l'aéroport (et épargner ma cheville qui aura déjà bien à souffrir comme ça pendant les 11h de vol), j'avais commandé l'assistance mobilité réduite à l'aéroport. C'est gratuit, très facile (un formulaire à remplir sur le site de la compagnie), et ça épargne bien des douleurs. Même si vous avez une entorse, mal au dos ou des simples difficultés physiques à marcher longtemps ou à rester debout pendant des heures pour faire la file, je vous la recommande chaudement !
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| Photo piquée sur Internet |
Après un périple plutôt pénible dans le RER où Mehmet portait les deux valises pendant que je me portais moi-même (nous avions choisi un trajet avec une seule correspondance, heureusement !), nous sommes arrivés à l'aéroport un peu plus tard que prévu. Nous voulions être très en avance à l'enregistrement pour demander une place avec de l'espace pour mes jambes : XL Airways, notre compagnie, n'est pas connue pour le confort de ses sièges, et réserver les bons sièges à l'avance est payant et assez cher (compagnie low-cost oblige). Mais, bon. On a encore pas mal d'avance, ça devrait aller !
Arrivés à l'aéroport, on s'empresse de trouver un chariot pour soulager le pauvre Mehmet du poids des bagages et on se dirige vers l'enregistrement. Je commence déjà à avoir bien mal, et la longue marche dans le couloir de l'aéroport avec plein de monde partout qu'il faut esquiver est pénible. L'idée de prendre un fauteuil roulant me faisait bizarre avant de partir, mais je dois avouer que j'ai sauté sur l'équipe d'assistance dès que je les ai aperçus pour le leur demander !
Sauf que c'est pas si simple. Parce que c'est à l'enregistrement qu'on peut commander le fauteuil, et bien sûr notre enregistrement avait lieu à l'autre bout de l'aéroport. J'ai donc traversé tant bien que mal tout l'aéroport à béquilles en serrant les dents et en pestant contre l'assistance inutile, avant d'arriver devant une file énorme (du coup, on n'était plus en avance du tout). Voyant que je me décompose à l'idée de faire la file (rester debout est encore pire que marcher), Mehmet hèle une hôtesse pour lui demander si on peut avoir l'assistance dès maintenant. Elle me dit que non, que je ne peux pas passer en priorité et que je dois attendre comme tout le monde (elle réussit même à dire ça gentiment, sisi). Là, j'avais presque envie de pleurer. Et puis la demoiselle avoue que c'est son premier jour.
Mehmet va donc demander à quelqu'un d'autre histoire de vérifier l'info... et là, miracle ! On nous fait passer devant tout le monde pour que je puisse m'enregistrer rapidement et avoir droit à cette fichue assistance. A partir de là, et pendant tout le reste des trajets en avion, franchement, je n'ai rien à redire sur ce service qui m'a sacrément aidée.
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| La photo n'est pas de moi non plus :) |
Comment ça se passe ? Après s'être enregistrés rapidement, on vous fait attendre dans un espace dédié (avec des sièges !) jusqu'à ce que quelqu'un arrive avec votre fauteuil. Il revérifie passeport et billet, vous fait asseoir, et vous pousse à travers l'aéroport jusqu'à la porte d'embarquement : on évite donc les files d'attente de la sécurité (on me demande gentiment si je suis capable de faire quelques pas sans fauteuil et sans béquilles pour passer le portique, ce que je fais), et de toutes les formalités. Mehmet nous suit à pied, et passe avec nous. Selon les cas, on garde le même fauteuil après le portique (qui est vérifié par les agents) ou un autre nous attend de l'autre côté. On n'a même pas le temps de dire "ouf" qu'on se retrouve prêts à embarquer !
Après un peu d'attente, une autre personne revient avec un fauteuil pour l'embarquement (sauf à l'aller, où j'y suis allée à béquilles mais sans monter les marches ni prendre la navette) : on passe même sur une plateforme spéciale pour monter dans l'avion.
Là encore, on nous traite aussi bien que possible : à l'aller, l'équipe avait mis la seule place libre à côté de nous, pour que je puisse étendre ma jambe ; et au retour j'étais devant les issues de secours. Le trajet se passe normalement, je remise mes béquilles dans les coffres à bagages et j'étends ma jambe comme je peux quand je commence à avoir mal. Au retour, les changements de pression au décollage et à l'atterrissage et les nombreuses turbulences ont été très pénibles à supporter pour la cheville ; à l'aller, bizarrement, aucun souci.
A la sortie de l'avion, quelqu'un m'attend de nouveau avec un fauteuil pour passer la douane (on évite au moins deux heures d'attente à San Francisco !), récupérer les bagages, et on me laisse à la sortie, juste en face de la porte que je vais devoir emprunter. Tout ça, quelle que soit la personne, avec gentillesse et amabilité. Franchement, rien à redire, sauf cette histoire d'enregistrement qui nous a aussi embêtés au retour ! (6h d'attente avant l'enregistrement pour cause de retard, et impossible d'avoir un fauteuil pour bouger un peu en attendant.)
Au final, l'expérience "fauteuil" est assez déroutante quand c'est la première fois, mais ça permet aussi de mieux comprendre ceux qui vivent de cette façon - et, surtout, ça m'épargne bien des ennuis.
Et puis, ça valait la peine... parce qu'à l'arrivée, c'est l'océan qui nous attend ! Des couleurs vives (vert, rouge, bleu), un temps magnifique mais pas trop chaud, et des habitants très ouverts et très communicatifs...
Pour la petite histoire, à peine arrivés à l'aéroport de SF, Mehmet est parti se dégourdir les jambes pendant que j'attendais notre comité d'accueil en restant assise. En revenant 10 minutes plus tard, Mehmet me trouve en grande conversation avec un couple du coin qui attend une nièce en provenance de Londres ; ils viennent en France en septembre, veulent des informations, aimeraient bien nous revoir quand ils viendront à Paris. On échange nos mails, et zou !
Pas de chichis, on vient comme on est :)
Comme partout aux USA, tout se fait en voiture (les espaces sont très grands, les distances aussi, et les transports au commun très peu développés) ; la conduite est calme, respectueuse sauf en de rares occasions. Les taxes ne sont pas incluses dans les prix affichés, les pourboires sont obligatoires (les serveurs n'ont pas d'autre paye, et du coup ils sont très très aimables, ce qui n'est pas pour nous déplaire) ; les donuts sont vraiment très gras et ils font les meilleurs hamburgers du monde.
Mais on ne tardera pas à découvrir que Santa Cruz, notre destination (à 1h30 au sud de San Francisco, où habite ma soeur), est vraiment à part, si bien qu'en quelques jours on s'y sentira comme chez nous... Dans le prochain article, vous découvrirez donc plus en détail cette petite ville pour laquelle nous avons eu un vrai coup de coeur !
